Un patrimoine naturel

Bilan 2012 des chiroptères (chauves souris) sur le réseau du SMAGER.

L’intérêt écologique de l’aqueduc souterrain de la Voûte géré par le SMAGER pour le compte de l’Etat a été mis en évidence par Stéphane Rossi au début des années 1990. Plus récemment, les services du Parc naturel régional de la Haute Vallée de Chevreuse ont amélioré la connaissance sur l’intérêt chiroptérologique de ces ouvrages souterrains en effectuant une prospection étendue à l’ensemble du réseau.

Aqueduc de Vieille Eglise

Les chauves-souris (ou chiroptères) s’installent dans ces ouvrages de novembre à mars pour hiberner. Elles y trouvent toutes les conditions nécessaires à leur léthargie : tranquillité, site à l’abri du gel, faible variation thermique, forte humidité atmosphérique.





Cette saison est particulièrement délicate pour ces animaux strictement insectivores qui doivent affronter la période hivernale sans nourriture. Leur survie dépend alors exclusivement des réserves de graisses qu’elles auront pu emmagasiner au cours de l’automne. Tout dérangement des chauves-souris pendant l’hibernation peut donc s’avérer fatal en les obligeant à consumer prématurément leur stock de graisses.

murin de BerschteinLe réseau des aqueducs souterrains constitue le principal site d’hibernation des populations de chauves-souris du massif forestier de Rambouillet. Selon les années et l’intensité de l’hiver, ceux pas moins de 11 espèces différentes pour un effectif de population variant autour de 400 individus qui se regroupent dans les différents aqueducs pour hiberner.
Le dernier comptage annuel de population réalisé en février 2012 a permis de dénombrer 492 individus appartenant à 7 espèces. Un nouveau record depuis le début du suivi initié en 2001 !


denombrement hivernal 2012

Les 3 espèces de Murins qui dominent largement le peuplement sont le Murin de Natterer et le Murin à moustaches avec environ 170 individus puis le Murin de Daubenton avec 100 individus. Ces espèces forestières sont encore relativement communes sur le secteur de Rambouillet où elles trouvent les biotopes de forêts humides propices à leur développement. Bien qu’influencer par la rigueur de l’hiver, les effectifs de population hibernante paraissent stables voir même en légère progression pour le Murin de Natterer au cours de la dernière décennie.

Et pour la première fois cette année, les microgîtes installés par le SMAGER en faveur des chiroptères ont été utilisés par 3 espèces différentes.


Les logettes des parpaings creux offrent un microclimat très apprécié des espèces arboricoles qui s’installent majoritairement dans d’étroites fissures.

Aménagement pour chiroptères dans l'aqueduc de l'Artoire

2 murins de Daubenton murin de natterer

Alexandre MARI

Chargé d’études au Parc naturel régional de la Haute Vallée de Chevreuse

et membre du Comité scientifique du SMAGER

 

Retour sur l'article des chiroptères en 2011